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Projet initial

Depuis 2007 l'École française de Rome ne finance plus directement le projet d'édition électronique des lettres apostoliques mais celui-ci est animé par un programme financé par l'ANR (Agence Nationale de la Recherche) du nom de CORELPA, dont la coordination revient à Jacques Chiffoleau, directeur du CIHAM (Histoire et archéologie des mondes chrétiens et musulmans - UMR 5648). L'IRHT, le Laboratoire de Médiévistique Occidentale de Paris (LAMOP) et le laboratoire d’histoire de l’université d’Avignon (EA 3152, maintenant intégré au CIHAM) sont associés à ce programme où chaque partenaire travaille à sa manière le corpus.

 

Résumé du projet

Ce projet à pour but de construire le Corpus des lettres des papes des XIIIe et XIVe siècles conservées à l’Archivio segreto vaticano. Ces quelques 250.000 bulles, d’un intérêt historique considérable ont été analysées depuis l’ouverture des Archives vaticanes à la fin du XIXe siècle d’abord par les membres de l’Ecole française de Rome puis par les ingénieurs du Centre sur la papauté d’Avignon.

Elles ont fait jusqu’ici l’objet de regestes (résumés) publiés régulièrement sur support papier. Elles ont commencé aussi, depuis 1998 et avec l’aide de l’éditeur Brepols, à faire l’objet d’un traitement informatique systématique afin de constituer une base de données interrogeable sur CD et en ligne.

Le projet consiste, en quatre ans, 1) à terminer l’intégration d’environ 50.000 lettres du XIVe et surtout du XIIIe siècle dans la base de données. 2) à vérifier, par un certain nombre de procédures critiques et d’études de cas, la validité des données considérables ainsi rassemblée. 3) à développer les modes d’accès et d’interrogation du corpus, en prévoyant le croisement des informations en provenance, notamment, d’autres types de sources. 4) à préparer pour une étape suivante - à partir de 2010 - le traitement des lettres qui n’ont pas encore été analysées ainsi que d’autres types d’actes qui leur sont connexes ce qui implique obligatoirement une coopération européenne, puisque ces bulles concernent toute la Chrétienté latine.

Le développement des recherches sur « les écrits pragmatiques du Moyen Age» au sein de l’UMR 5648, la longue expérience des archives vaticanes de plusieurs de ses membres, le nombre important de doctorants travaillant avec eux, les a conduit à proposer au CNRS la création d’un poste d’IE, rattaché à cette UMR, pour assurer le maintien de l’activité du Centre de recherche sur la papauté d’Avignon, menacé par le départ en retraite de J. Mathieu.

Cette proposition a reçu le soutien de l’IRHT, de l’Ecole française de Rome, partenaires du projet. La nécessité de vérifier la validité des informations rassemblées et d’imaginer, en coopération avec l’éditeur Brépols, le développement des modes de contrôle et d’interrogation de la base a conduit à rechercher aussi la coopération de deux autres équipes françaises travaillant sur ce type de sources : l’équipe du LAMOP (UMR 8589) se consacrant à « l’Eglise, corps social » et celle de l’EA 3152 à Avignon, qui accueille de nombreux chercheurs et doctorants travaillant sur la papauté.

L’objectif est de donner accès de la façon la plus sophistiquée possible en à toutes les informations contenues dans les lettres des papes entre le pontificat de Grégoire IX (1227-1241) et celui de Clément VII (1378-1394). Les regestes ou les lettres entièrement transcrites sont d’abord encodées par l’équipe d’Avignon, puis saisies avant d’être intégrées à la base, contrôlées, corrigées, normalisées, enrichies de notations prosopographiques, anthroponymiques, toponymiques, historiques, bibliographiques. Les données rassemblées sont ensuite mises à l’épreuve de multiples façons. D’abord pour permettre un travail d’indexation le plus précis possible. Ensuite par des interrogations croisées des différentes équipes associées au projet : croisement des sources enregistrées en chancellerie et de celles disponibles au sein des archives locales, mesure de l’efficacité des décisions transmises par les lettres, procédures judiciaires et fonctionnement administratifs induits par elles, impact des lettres sur le gouvernement des états pontificaux et sur le dominium des papes.

Enfin, les enseignements tirés de ces analyses sont publiés et surtout intégrés dans le puissant logiciel de recherche élaboré par l’éditeur Brepols pour élargir les possibilités d’interrogations et de croisements de données. D’autres documents, saisis sur les mêmes bases, pourront être associés sans difficulté au Corpus initial.

 

Le projet présenté ici consiste donc à transformer la masse des données déjà accessibles en un véritable Corpus, c'est-à-dire en un ensemble explicitement défini et ordonné, que l'on peut utiliser de façon raisonnée, dont on peut mesurer la richesse et les limites, qui permet donc de pratiquer un comparatisme contrôlé.

Les interventions de la papauté d’un bout à l’autre de l’Europe sont multiples, très différentes selon les périodes, les régions et les pays concernés mais il ne fait pas de doute que le Corpus ainsi constitué donne un accès unique et indispensable non seulement à l’histoire des pratiques religieuses et de l’institution ecclésiale au XIIIe et au XIVe siècle dans l’ensemble de la vieille chrétienté médiévale mais aussi à l’histoire de la naissance des états territoriaux et à celle des formes « modernes » de la justice et de l’administration, dont les pratiques pontificales sont souvent la matrice.

 

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